L’esclavage

L'esclavage dans l'océan Indien

L’esclavage à Madagascar. Ces esclaves royaux que nous avons oubliés
Auteur
Jacqueline RAVELOMANANA

Professeur d’histoire
Université d’Antananarivo


L’esclavage à Madagascar. Ces esclaves royaux que nous avons oubliés

Le titre de cet article est si galvaudé que la question suivante peut/pourrait être posée : y-a-t-il encore quelque chose de nouveau à dire sur ce sujet si vaste, parfois globalisant ? Pour notre part, nous avons au moins deux raisons pour reprendre ce thème. La première raison est les qualificatifs cités ci-dessus. La deuxième raison découlant de la première : il faudrait utiliser pour une fois des sources malgaches et non des moindres : Le Firaketana, la première encyclopédie écrite en malgache et dont le titre complet est le suivant : Ny Fiteny sy ny Zavatra Malagasy. Cette encyclopédie a été publiée en 1957, juste seulement cinquante ans après l’abolition de cette institution qu’était l’esclavage à Madagascar.

Il est vrai que les auteurs s’étant intéressés à Madagascar n’avaient pas ignoré cette institution. Et le XIXe siècle malgache avait vraiment suscité la « curiosité dans tous ses états et sur tous les plans. La bibliographie sur Madagascar d’après l’état actuel des recherches et des connaissances sur le pays est importante. Mais, nous avons voulu partager ici l’entrée Andevo – en français, le mot veut dire esclave – dans le Firaketana, semble être plus proche des réalités (sens latin).

NY ANDEVO, un objet de droit

Le mot Andevo est un terme générique qui désigne dans la société malgache hiérarchisée, l’individu qui a perdu ses droits, en malgache very zo est qui n’est plus qu’un objet de droit. Cette expression a son pendant. Celui ou celle qui jouit de ses droits reconnus par un régime monarchique ici de droit divin, est un/une Ambaniandro, un sujet de droit. Ce mot est composé de deux mots : Ambani qui veut dire dessous et andro qui peut signifier aussi bien le jour ou le soleil. Ici, Andro a les deux significations. Dans cette société, celui/celle qui n’est pas un sujet royal est donc un esclave. Et lorsque la colonisation a aboli l’esclavage à Madagascar, les autorités coloniales avaient pris le soin et avaient insisté sur cette étiquette de « sujets », en parlant des Malgaches et en s’adressant à ces derniers dans l’intention d’effacer ce trait servile qui en principe et en droit ne devait plus exister sur une terre devenue française…

Cet article me permet de partager d’autres expressions relatives à la condition servile avec le concours du Firaketana. L’entrée Andevo commence ainsi : « olo-mainty avy tany ivelany na tanindrana teto, izay voababo ny tenany na ny ray aman-dreniny na ny razany ka nampanompoina : mpanompo ». D’après le Firaketana, l’origine de ce statut est soit des Noirs venus de l’extérieur, soit des individus nés de parents esclaves, soit des descendants d’ancêtres déjà esclaves. Cette entrée annonce trois ou deux causes de l’esclavage. Tout d’abord la traite qui avait sévi tout au long du XIXe siècle dans tout Madagascar. Il avait fallu le traité du 23 Octobre 1817  signé par Radama I (1810-1828) et le Gouverneur de l’Ile Maurice, Sir Robert Farquhar, représentant l’empire britannique pour un premier essai d’arrêter l’exportation de Malgaches et l’importation d’Africains venus en général de l’Afrique de l’Est, en particulier du Mozambique . Ils étaient des objets d’échanges entre les différents royaumes malgaches, mais surtout merina, sakalava et betsimisaraka et des traitants–négriers venant de divers horizons. Les Antalaotra – des Malgaches semi-islamisés – servaient d’intermédiaires entre les Natifs et les Arabes, les Européens – Portugais, Hollandais, Anglais, Français et des Américains et des Asiatiques en particuliers indiens.

L’introduction de cette entrée Andevo nous a tout d’abord donné deux causes pour « devenir esclave », mais il reste d’autres causes pour être « traité d’esclave », il y avait ainsi le butin de guerre, la naissance, les pénalités prononcées par le tribunal, et l’insolvabilité .

Le statut des esclaves, vu à travers les « appellations consacrées », « Fomba fiantsoana »

A- Selon les tâches

Il faut tout d’abord souligner que tous les travaux devant être faits par l’être humain devaient être exécutés par les esclaves. Ces tâches étaient réparties selon le bon vouloir des maîtres, le genre, la capacité physique et parfois la compétence des uns et des autres et aussi le faciès… Ainsi, les esclaves travaillant dans le Palais étaient des Andevo-andapa (andevo, esclaves ; andapa, au Palais). Par contre, les simples esclaves domestiques qui travaillaient chez les particuliers, étaient appelés Andevo-ampatana, (ampatana veut dire aux fourneaux). Mais les tâches domestiques devaient être les mêmes aussi bien au Palais que chez les maîtres. Ils devaient entretenir la maison, s’occuper des affaires culinaires aussi bien pour le vécu quotidien que pour les banquets – il ne faut pas oublier que les Malgaches avaient l’habitude de partager leur repas à chaque réunion communautaire. Pour ces faits, les esclaves devaient assurer le pilage du riz, sa cuisson, le ramassage du bois de chauffage. Les autres Les autres tâches étaient la lessive, le portage des maîtres lors des déplacements de ces derniers (milanja ny tompony).

A part le portage, les tâches domestiques « ordinaires » étaient, en principe, à la charge des femmes. En effet, la répartition des travaux se faisait aussi selon le genre. Cet aspect était bien visible dans les travaux des champs : les divers travaux pour la préparation des terrains de culture et des rizières étaient réservés aux hommes. Les femmes s’occupaient des semis, de la récolte des épis. Ainsi les rites agraires pouvaient être accessibles aussi bien aux sujets royaux qu’aux individus de condition modeste car ici, il s’agissait d’un intérêt commun : la communion du monde visible et du cosmos, le monde invisible pour la conservation de la race. Ceci peut être avancé pour donner une explication parmi tant d’autres à « l’aspect plus doux qu’ailleurs » de la condition servile à Madagascar.

Et tout simplement, nos ancêtres en étaient venus à cette autre situation d’Andevo-havana ( andevo, esclaves ; havana, parents). Cette expression désignait les membres de la famille élargie (fianakaviambe), pauvres et sans moyens de se maintenir dans un contexte et une conjoncture difficiles.

B- Selon les origines

Cet article, nous l’espérons, permet de dépasser les a priori. Soucieuse de vouloir garder les vérités plus proches de cette condition servile ou plus subtilement appelées « les résurgences de l’esclavage » . Dans cette partie de l’article, nous pourrons parler plus largement d’une catégorie sociale peu mentionnée dans les divers écrits pourtant parmi ses membres, certains avaient joué un rôle aussi important dans les exploits ou les simples événements ayant contribué à la grandeur de ces royaumes que ceux accomplis par les Grands désignés par plusieurs noms, reflétant déjà leur importance sociale, culturelle, économique et politique. C’étaient, ce sont les Lehibe (Les Grands), les Loholona (les Aînés), les Hazomanga  (les Majors, les Premiers), les Manamboninahitra ( Ceux qui ont les honneurs, en particulier les officiers supérieurs).

Citons deux exemples.

1- La participation des esclaves dans les révolutions de palais
Nous pouvons au moins en dénombrer deux. Ces révolutions de palais avaient eu comme causes au moins et pas des moindres, d’une part l’ambiguïté des lois de succession au trône d’Imerina émises par les reines Rafohy et Rangita au XVIe siècle  et celle imposée par le roi Andrianampoinimerina (1785-1810) et d’autre part la culture de l’impatience politique des futurs souverains merina. Ces faits avaient engendré ces révolutions de palais qui avaient permis l’usurpation de l’exercice royal et dans lesquels furent impliqués, certains esclaves royaux dont le Tsimandoa Ramboamamy, lors de l’assassinat du roi Radama I (1810-1828), dans la nuit du 27-28 Juillet 1828. Selon Raombana, dans ses Histoires , il y eut cette nuit-là révolution, coup d’état portant au pouvoir Ranavalona I (1828-1861) qualifié par Simon Ayache  d’« un coup de main de style « prétorien », remarquablement organisé et exécuté, finalement sanctionné par la pusillanimité et la peur de la masse… » .

Voici les faits, selon Raombana. Raombana accuse la reine d’avoir été la principale instigatrice de ce coup d’état

« Il faut dire que pendant toute la durée de la grave maladie du roi, sa nourriture habituelle était préparée dans le palais sud et transportée au Tranovola ou Palais d’argent ; mais comme Radama ne pouvait absorber aucun aliment, c’étaient les Tsimandoa (esclaves royaux)  qui mangeaient à sa place. Stratagème accompli par ceux qui l’entouraient, pour tenir le peuple dans l’ignorance des souffrances et de l’état réel du roi.

Quand il fut vraiment sur le point de mourir, Ramboamamy, l’un des Tsimandoa, conçut avec effroi leur responsabilité commune si Radama mourait au milieu d’eux, alors que sa famille et le peuple le croyaient en bonne santé, gêné seulement par quelque maladie bégnine. Il prit tellement peur d’être mis à mort, lui et ses compagnons, par le peuple, en cas de décès du roi, en secret parmi eux, qu’il se rendit seul, discrètement, auprès des femmes du roi…

« Accompagnées de quelques ministres, les épouses de Radama se rendirent au Palais d’argent, pour le voir et se rendre compte de son état » .

La suite de cet extrait va insister sur le rôle de Mavo, la première épouse de Radama I, future reine Ranavalona I. « Cette entrevue entre Radama et ses femmes est à l’origine directe d’une révolution qui renversa totalement la dynastie d’Andrianampoinimerina et de Radama ; une révolution qui fit tomber la couronne et le royaume entre les mains d’une personne qui n’avait aucun droit au trône, absolument aucun, mais qui s’en empara grâce à ses intrigues et par l’intermédiaire d’un petit groupe d’hommes, à qui elle avait promis rang élevé et richesses… » . Pourtant la relecture de ces faits peut aussi mettre en lumière le rôle primordial de ces Tsimandoa lors de l’assassinat de Radama I. Le texte y souligne bien le souci de ces serviteurs devant le drame qui se jouait devant/sous leurs yeux. Ils étaient aussi conscients de ce que voulait Mavo. Cette dernière ne les avait pas mis directement au courant de ce crime prémédité mais la réaction de Ramboamamy interpelle le lecteur : sans l’intervention de ces esclaves royaux qu’aurait été le sort du roi. Cet assassinat politique comme tant d’autres met à la fois dans le désarroi les acteurs, les témoins, les voyeurs et l’opinion publique présente et future… Qu’étaient devenus ces Tsimandoa ?

2 – La participation d’un esclave royal dans l’exercice du pouvoir royal : Rainisoavahia XII h, gouverneur de la province d’Ambositra (1880-1895)

Rainisoavahia 12 honneurs, fut gouverneur d’Ambositra, la ville, plaque-tournante de la fin du XIXe siècle malgache (1889-1895). C’était un poste plus qu’important presqu‘au même titre que celui des gouverneurs de Toamasina ou de Majunga. Ces gouverneurs étaient nommés par le Premier Ministre Rainilaiarivony pour représenter la Reine là où ils étaient mutés. Leur statut ne leur donnait aucune rémunération et pouvait entraîner des exactions de toutes sortes .

« D’après les enquêtes orales menées près de quelques personnes âgées, Rainisoavahia était un olo-mainty (litt : un homme noir), plus précisément, ce gouverneur un Tsiarondahy, était originaire de Tanjombato . Or, ce qui est surprenant, c’est le fait que beaucoup de gens mentionnés dans les diaires catholiques et ayant aidé les prêtres pour l’implantation du catholicisme en pays betsileo étaient des Tsiarondahy.

Les enquêtes orales étaient unanimes pour la bonne gouvernance du Gouverneur Rainisoavahia : « …il fut un très bon administrateur. Car il fut un des seuls à avoir essayé d’être impartial surtout à propos des missions » . Effectivement, Rainisoavahia avait dû gérer la concurrence inter-missionnaire qui n’était pas du tout facile entre les différentes congrégations religieuses  et Ambositra était une zone intéressante à plusieurs points de vue donc à populations diverses . Plaque-tournante, Ambositra était la région minière par excellence. Or, c’était à cette période que Madagascar devait payer différentes indemnités à la France après la première guerre franco-malgache (1883-1885). Rainisoavahia a donc dû appliquer la corvée de l’or et affronter la méfiance des uns et des autres dont la reine Ranavalona III (1883-1896), elle-même. Mais Rainisaovahia fut sauvé par l’arrivée des Français. Il resta dans l’administration coloniale comme gouverneur de Majunga, Mahanoro et Manjakandriana .

Les esclaves royaux, des Tandapa exemplaires

Les esclaves royaux furent aussi hiérarchisés. Ils appartenaient tous aux Maintienindreny, (litt : les Noirs aux six mères). C’est pour cette raison que le gouverneur Rainisoavahia était un olo-mainty : la précision était nette, il était un sujet de la Reine avec tous ses/les droits, il ne fallait pas faire un amalgame avec celui qui n’avait pas de droits ou les avait perdus pour une raison ou une autre… Ces esclaves royaux étaient classés en trois sous-groupes, les Manisotra, les Tsiarondahy et les Manendy.

A- Les Manisotra

Les Manisotra étaient placés en haut de l’échelle établie par Andrianampoinimerina (1785-1810). Les règles de la guerre à cette époque mettaient les vaincus au rang de simples objets de droit. Or lors de l’unification de l’Imerina, Andrianampoinimerina avait dû faire quatre expéditions guerrières meurtrières pour la reddition des Manisotra, installés au Sud du royaume, à Ambohijoky. Devant la détermination des Manisotra pour ne pas être réduits à l’état servile, devant leur pugnacité , Andrianampoinimerina, magnanime les prit comme ses propres serviteurs. Le R.P Callet semble leur avoir rendu hommage en racontant longuement dans son recueil des traditions merina Tantaran’Ny Andriana les affrontements qui avaient opposé les Manisotra aux guerriers d’Andrianampoinimerina .

Nous allons ici souligner aussi le caractère des femmes manisotra devant le désir d’Andrianampoinimerina d’unifier l’Imerina géographique. « L’attaque de ce village fut parmi les plus dures. Le roi Andrianampoinimerina, dans ses entreprises de conquête, rencontra parfois de grandes résistances, cependant, aucun seigneur des environs ne fut vraiment en état de s’opposer d’une manière efficace à ses manœuvres. Et s’il fut si longtemps arrêté devant le rocher d’Ambohijoky servant de refuge aux Manisotra, ce fut en grande partie à cause de la vigueur virile de ces « Jeanne hachette » Manisotra.

Devant le courage et la ténacité de ces femmes, le roi dut faire quatre expéditions contre les Manisotra en employant la ruse et toutes sortes de stratégies sans grand résultat : les manisotra furent réduits par la famine » . Après leur reddition, le roi Andrianampoinimerina fit des guerriers manisotra un corps d’élite.

B- Les Tsiarondahy, les Tsiarombavy 

Qui risquaient de devenir Tsiarondahy, Tsiarombavy ?

En premier lieu, les prisonniers de guerre que le Roi avait choisis dans le butin de guerre. Ils allaient être dénommés Tandapa  mainty et intégraient le sous-groupe des Tsiarondahy. Ils devaient être des hommes de confiance, car c’était à eux que l’on confiait les messages les plus importants. Certains d’entre eux étaient des Tsimandoa. Il ne faut donc pas s’étonner si une future Ranavalona I avait confié à des Tsimandoa le contrôle des repas royaux… ! L’exemple avancé par le Firaketana est celui des vaincus à Kiririoka ! Un tiers des vaincus fut donné au Roi et les deux tiers à ses sujets. Ces deux tiers devinrent des simples esclaves Andevo ou Harena  », (litt : biens). De ce statut de biens royaux, ils avaient été aussi appelés Tserok’Andrianampoinimerina (litt : la sueur d’Andrianampoinimerina). Selon l’explication donnée par le Firaketana, cette appellation était due à leur appartenance au Roi dès leur reddition. Peut-être. Mais d’autres raisons peuvent être avancées. Cette catégorie de gens avait été si fidèle au Roi qu’elle avait dû avoir ce surnom des autres membres de la population. Par dérision ou par envie ou tout simplement pour admiration, on lui avait donné ce sobriquet qu’elle avait par la suite su s’approprier se sentant en position de force ou de défense contre vents et marées dans une société si hiérarchisée.

C- Les Manendy, « ceux qui font frire »

Ce troisième sous-groupe porte un nom qui évoque sa manière de se défendre contre ses assaillants.

Quand Andrianampoinimerina vint à les attaquer, les Manendy avaient essayé de verser des pierres chauffées sur leurs adversaires. Mais ils n’avaient pas pu repousser les guerriers du Roi. Ils avaient dû subir une deuxième défaite. Le Roi d’Imerina les avait alors pris comme les Manisotra, ils devinrent aussi des esclaves royaux. Selon le R.P. Callet « Les Manisotra et les Manendy constituaient des familles libres comme les Ambaniandro ; ils restaient pourtant dans la catégorie des Noirs aux six mères. Alasora était le lieu de résidence des Manisotra qui étaient associés aux Vakinisisaony et partageaient les corvées des gens d’Alasora. Des Manendy habitaient à Anativolo, ils étaient associés aux Mandiavato et partageaient leurs corvées… » . Ces esclaves royaux avaient donc les mêmes droits et devoirs que les Ambaniandro, comme les Vakinisisaony et les Mandiavato, c’est-à-dire les sujets de droit, les sujets royaux. Seule leur origine géographique les différenciait, car « ils pouvaient aussi avoir des rizières » . Par contre, les Tsiarondahy ne pouvaient pas avoir de rizières.

Les plus beaux éléments parmi ces esclaves allaient être intégrés dans le sous-groupe des Tsiarondahy, et devenaient des TSIMANDOA  sous Radama I  !

Comment conclure cet article ?

Nous pourrions souligner l’aspect plutôt plus humain du traitement des esclaves royaux si l’on se réfère aux témoignages de ceux qui avaient vu et pu observer le vécu quotidien des esclaves royaux . Mais pour une fois, nous mettrons ici un concept qui à la fois définit le statut de ces esclaves royaux vers la fin du XIXe siècle et à la veille de l’arrivée des Français avec leurs nouvelles valeurs. Ce concept est contenu dans le mot TANDAPA.

Le mot Tandapa signifie littéralement « ceux qui habitent au Palais, ceux qui tournent autour du Roi ou de la Reine. En français tout simple, le terme signifie un courtisan avec ce qu’il a comme connotation. Andrianampoinimerina avait institué cette catégorie sociale à la fin du XVIIIe siècle. Etre « esclave » implique toutes les formes de négation dans tous les domaines. Or, vers la fin du XIXe siècle, un prince de sang comme le Prince Ramahatra XV honneurs, cousin de la Reine, se targuait d’être un Tandapa lorsqu’il devait se présenter aux portes du Palais devant les gardes qui étaient eux- mêmes des Tsiarondahy-Tandapa. Ils étaient devenus des références telles que le R.P. Callet avait terminé une de ses pages sur les Tsimandoa par cette phrase toute simple : « On en fit les tsimandoa dont on parle encore aujourd’hui » .

Bibliographie

André, E.C., « De l’esclavage à Madagascar ». A. Rousseau, 1899, 276 p.

Ayache, S., « Raombana, l’Historien (1809-1855) », Ed. Ambozontany, 1976, Collection Gasikarako, 510 p. 

R.P. Callet, « Tantaran’ny Andriana », traduit par G.S. Chapus et E. Ratsimba « Histoire des Rois » 1874, 576 p.

« Fanandevozana, Esclavage à Madagascar ». Actes du Colloque commémorant le centenaire de l’abolition de l’esclavage à Madagascar (24-26 Septembre 1996), Musée d’Art et d’Archéologie –Université d’Antananarivo

« Firaketana ny Teny sy Zavatra Malagasy », en abréviation « Ny Firaketana », première encyclopédie malgache, sous la direction du Pasteur ravelojaona et Rambeloson, entrées A à L, 1957

Raombana, « Histoires », 3 tomes, Ed. Ambozontany, Collection « Gasikarako »

Ravelomanana, J., « La vie religieuse (1880-1895) » ; Mémoire de Maîtrise-Département d’histoire-Université de Madagascar-1971, 150 p.

Ravelomanana, J., « La Femme et la Politique avant 1896 », Ministère de la Culture et de l’Art révolutionnaires, Imprimerie nationale, 1985, 63 p.

Ravelomanana, J., « L’esclavage à Madagascar. Généralités et Particularités », Revue Historique de l’océan Indien N 13, 2016, p. 432-437

Savaron, C., « Mes souvenirs à Madagascar avant et après la conquête (1885-1898) », Tananarive. M.A.M. XIII, 1932, 328 p.

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Notes
1 Ravelomanana, J., « Les traités anglo-malgaches de 1817-1820 : l’abolition de la traite des esclaves dans l’Océan Indien , un aspect des enjeux géopolitiques du XIXe siècle», Revue Historique de l’océan Indien, n° 14, Imprimerie GRAPHICA, Saint-André La Réunion, 2017 , pp 366-371
2 « Fanandevozana Esclavage à Madagascar ». Actes du Colloque commémorant le centenaire de l’abolition de l’Esclavage à Madagascar (24-26 Septembre 1996).
3 Ravelomanana, J., « L’esclavage à Madagascar. Généralités et particularités », Revue Historique de l’océan Indien. N°13, Imprimerie GRAPHICA, Saint-André-La Réunion, 2016, pp 432-437. André, « L’esclavage à Madagascar », thèse de doctorat soutenue en 1899, donc trois ans seulement après l’abolition officielle de l’esclavage à Madagascar. En tant qu’assistant-commissaire à Madagascar, il y a vécu de 1895 à 1899. C’était un témoin occulaire de cette réalité.
4 « Fanandevozana, Esclavage à Madagascar », op.cit.
5 Hazomanga, litt : arbres bleus, mot difficile à traduire, mais c’est une institution que l’Académie Militaire à Antsirabe pour former les futurs officiers malgaches et certains cadets africains dont le Capitaine Thomas Sankara et son confrère Blaise Compaoré a choisie pour désigner le major d’une promotion.
6 Ravelomanana,J., « Les Reines Rafohy et Rangita, fondatrices de la succession au trône de la royauté merina sur les Hautes terres Centrales au XVIe siècle », in « Tatamo anie aho ka tatamo. Historical Malagasy Women Portraits », ouvrage collectif sous la direction de « Dinika sy Rindra Ho An’Ny Vehivavy-DRV-5F3CM), 216 p., p. 32-45
7 Raombana, « Histoires », Trois Tomes, Ed. Ambozontany, Collection « Gasikarako ». La pagination de ces volumes est due au Professeur Simon Ayache, p. 1050-1O95.
8 Ayache, S. « Raombana, l’Historien, » Collection « Gasikarako », Ed. Ambozontany –Fianarantsoa, 1976, 509 p.
9 Ravelomanana- Randrianjafinimanana,J., « La femme et la Politique à Madagascar avant 1896 », Ministère de l’Art et de la Cultures Révolutionnaires, Imprimerie Nationale, 1985, 63p, Ce recueil de recherches a été primé par les Nations Unies pour « La décennie de la Femme ( 1985-1995 ». La deuxième édition a été faite par la revue « Tsingy »
10 Les esclaves royaux seront vus plus loin.
11 Raombana, op.cit., p. 1046-1050
12 Raombana, op.cit., p. 1050-1055
13 Ravelomanana, J., « La vie religieuse à Ambositra.(1880-1895) », , Mémoire de Maîtrise, Département d’Histoire, Université de Madagascar, 1971, 150 p., p. 59-62
14 Tanjombato était autrefois la zone limite entre le noyau central de la ville d’Antananrivo et l’autre côté du fleuve Ikopa. On devait traverser ce dernier pour pouvoir joindre Tanjombato. Ce quartier est aujourd’hui très disparate car il est en même temps dans les « Bas-quartiers « et abrite des zones industrielles et des îlots de belles maisons, vestiges d’une époque où les Menamaso, compagnons du roi Radama I (1861-1863) fréquentaient ces lieux donnant un aspect plutôt actif et « organisé à sa manière ».
15 Ravelomanana, J ., op.cit., p. 62
16 Ravelomanana, J., p .70-101
17 Ravelomanana, J., op.cit., p. 25-45
18 Ravelomanana, J., op.cit, p. 62
19 Ravelomanana, J., « La Femme et la Politique avant 1896 », op. cit. p. 49-55, « La Femme – Le Fokonolona et la guerre », et les pages « Deux exemples d’intervention des femmes manisotra », p. 50-53
20 R.P Callet, « Tantaran’Ny Andriana », « Histoire des Rois », Recueil des traditions merina, retranscrites par le Père vers les années 1873, contenant 1061 pages, traduit par G.S Chapus et E. Ratsimba, avec le concours de l’Académie malgache, Imprimerie Nationale, 1974, Tome III, 576 p.
21 Ravelomanana, J., «La Femme et la Politique avant 1896 »,op. cit. p. 51
22 Les Tsiarondahy désignaient les hommes de ce sous-groupe, et les Tsiarombavy, les femmes.
23 Nous reviendrons plus loin sur ce mot.
24 Ce nom « Harena » est de nos jours devenu un prénom asexué à la mode…Les profanes n’ont retenu que son sens capitaliste. Aujourd’hui, harena veut seulement dire « richesse »
25 R.P. Callet, op. cit., p. 634
26 R.P. Callet op. cit., p. 634.
27 R.P. Callet, op.cit., p. 634
28 Il faudrait connaître les critères de beauté à la cour d’Antananarivo au XIXe siècle !
29 Savaron, C., « Mes souvenirs à Madagascar avant et après la conquête (1885-1898) », Tananarive, M.A.M. XIII, 1932,328 p. Nous citons cet ouvrage car il est plein d’humour mais la bibliographie du XIXe a parlé du sujet qui nous intéresse aujourd’hui mais il faut recueillir les faits car ils ne sont qu’allusions et/ anecdotes souvent.
30 R.P. Callet, op. cit. p. 634. Cette remarque du Père Callet est toujours valable aujourd’hui car l’administration coloniale et celle des temps présents avait employé et emploie encore certains de leurs descendants, en tant que « hauts commis de l’Etat »
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