Les trois frères
Sandrine Plante

En ce 23 mai 2024, à l’occasion de la Journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage colonial, le Musée historique de Villèle s’associe à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et met en lumière « Les trois frères », une sculpture de l’artiste Sandrine Plante.

Installée à la Chapelle Pointue, l’œuvre évoque la révolte des esclaves de Saint‑Leu de 1811.
Cette révolte, qui s’est déroulée du 5 au 8 novembre 1811, est la seule grande révolte d’esclaves avérée de La Réunion. Elle fut durement réprimée par les colons de l’Île. Quinze des révoltés ont été décapités publiquement en avril 1812 : deux à Saint-Denis, quatre à Saint-Paul, cinq à Saint-Leu, deux à Saint-Pierre et deux à Saint-Benoît.

La sculpture représente trois des esclaves condamnés à mort.

« Le premier, à gauche, le plus ancien, rebelle aux oreilles coupées, frappé et désespéré s’appuie simplement sur l’épaule de son frère ; celui du centre a la rage au ventre, il ne cédera pas jusqu’au dernier souffle, pour les siens, sa famille ; le plus jeune, pourtant le plus grand et fort, n’avait pas imaginé que cela tournerait mal… »
Sandrine Plante

Sandrine Plante est née en 1974 dans le Puy de Dôme d’une mère auvergnate et d’un père réunionnais originaire de Salazie.
Ses recherches sur l’histoire de La Réunion et la découverte qu’elle est descendante d’esclaves l’ont amenée à consacrer sa carrière entière à l’histoire de l’esclavage du XVe siècle à nos jours.

« En devoir de mémoire, au service de l’Histoire, pour que l’on n’oublie pas…
Je ne crée pas pour le plaisir des yeux mais pour raconter…
Il en est donc ainsi de ma création qui se veut engagée comme un cri pour tous les opprimés d’hier et d’aujourd’hui. Mes personnages, grandeur nature ou parfois plus grands, racontent à travers la terre, l’esclavage, les séparations … ce fléau qui se reproduit comme inexorablement, touchant encore plus de 30 millions d’humains.
Je ne cesserai jamais d’exprimer ce cri, moi qui, en tant que femme à mon époque, dans mon pays en ai la possibilité. Tous rassemblés autour d’une même Terre Mère. »
Sandrine Plante

Une webradio imagée sur le thème de l’esclavage

Projet des élèves du CM1 de l’Ecole élémentaire Duparc de Sainte‑Marie réalisé dans le cadre du dispositif « la classe, l’œuvre » 2024.


Les élèves de CM1 de l’élémentaire Duparc à Ste-Marie se sont transformés pour « la classe, l’œuvre ! » en véritables journalistes. Les 27 élèves ont travaillé sur le thème de la sculpture « Les 3 frères » de Sandrine Plante. Ils ont synthétisé et écrit divers articles qui racontent le peuplement de l’île, l’histoire de la famille Desbassayns, l’esclavage, le marronnage et la révolte. « Les 3 frères » symbolisent cette révolte. Les élèves ont eu la chance de pouvoir interviewer en direct et par visio l’artiste Sandrine Plante sur sa création, sa vision artistique, les raisons de cette sculpture… un échange riche et passionnant entre l’artiste et les élèves qu’on retrouve à travers cette webradio imagée.

Pour aller plus loin
Lire l’article de Gilles Gérard La révolte des esclaves de Saint-Leu, novembre 1811

Regards croisés sur l’esclavage

UNE PUBLICATION DE RÉFÉRENCE
SUR L’ESCLAVAGE À BOURBON/LA RÉUNION

En 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, les Archives et la Bibliothèque départementales, les musées Léon Dierx et de Villèle présentaient une grande exposition accompagnée d’un important catalogue valorisant des documents patrimoniaux inédits témoignant de la période esclavagiste sur l’île. Vingt ans plus tard, le Conseil départemental réédite l’ouvrage augmenté de mises au point scientifiques permettant de prendre la mesure du chemin parcouru ainsi que des enjeux restant à relever pour assumer collectivement cette histoire partagée.

Découvrir le sommaire de l’ouvrage

Galerie de portraits

UNE EXPOSITION DES TRAVAUX DES COLLÉGIENS DE LA RÉUNION SCÉNOGRAPHIÉE PAR LIONEL LAURET

En 2018, dans le cadre du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, en partenariat avec le Conseil départemental et l’Académie de La Réunion, fut organisé un concours s’inscrivant dans le parcours citoyen de l’élève. À partir du nom d’un(e) esclave figurant dans le testament de Mme Desbassayns, les collégiens étaient invités à faire le portrait d’un ou de plusieurs esclaves. 85 collèges publics et privés participèrent à l’événement et une exposition collective de leurs travaux fut présentée au musée de Villèle.

170e anniversaire
de l’abolition de l’esclavage
1848 – 2018

Un acte fondateur, pour un grand chantier d‘histoire et de mémoire(s)
Pour le Conseil départemental, ce 20 désanm 2018 aura une dimension exceptionnelle. La célébration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage en France entre en effet directement en résonance avec le principal chantier culturel de la collectivité pendant cette mandature : le projet du musée historique de Villèle, musée de l’habitation et de l’esclavage.

C’est un grand 20 désanm que nous voulons organiser au musée et dans toute l’île. Solennel et festif, culturel et populaire.

Et c’est une année commémorative (décembre 2018 – décembre 2019) qui, dans toutes ses initiatives, va préfigurer le futur musée, dont nous voulons qu’il devienne un pôle scientifique et culturel d’excellence dans sa thématique, et un pôle de référence à La Réunion en matière de tourisme culturel.

Une trentaine de chercheurs, autant d’artistes, des associations, des communes, des services de l’Etat, des ligues et comités sportifs, des clubs, des partenaires du monde économique… sont déjà à nos côtés pour :
– enrichir et transmettre les savoirs sur l’esclavage à La Réunion
– valoriser et partager les héritages culturels issus de l’esclavage, les mémoire(s)
– donner aux acteurs de l’histoire une présence visible et digne
– inscrire l’histoire réunionnaise de l’esclavage dans l’histoire, universelle et intemporelle, de l’esclavage dans le monde

D’autres partenaires nous rejoindront assurément car notre vœu est d’impliquer tous les Réunionnais, de faire en sorte que la commémoration rayonne sur tout le territoire, qu’elle implique encore plus de partenaires locaux, nationaux et internationaux, et que les projets du Département soient fédérateurs et durables.

Les bruits du monde nous informent tous les jours de la montée des extrémismes de toutes sortes, et du cortège d’exclusions qui les accompagnent forcément. La Réunion ne peut pas leur sacrifier l’idéal d’unité qu’elle s’efforce de construire, jour après jour, depuis l’acte historique qui l’a rendu possible : la proclamation de l’abolition de l’esclavage en 1848. La liberté n’est pas donnée par un décret, une fois pour toutes, elle est une conquête de tous les jours.

Dans la dignité et dans l’harmonie, faisons de ce 20 décembre 2018 un Gran 20 désanm et de l’année 2019 une grande année commémorative.
Un temps d’approfondissement des savoirs sur l’histoire de l’esclavage, un éloge de la liberté, un beau moment d’unité.

Cyrille Melchior,
Président du Conseil départemental de La Réunion


Le Conseil départemental invite tous les Réunionnais à célébrer les 170 ans de l’abolition de l’esclavage avec des artistes, des chercheurs et conservateurs, des associations, des institutions, des partenaires du monde économique et des établissements scolaires.

Un portail numérique pour le Musée de Villèle

Le musée historique de Villèle est un site emblématique d’une époque particulière de l’histoire de la société de plantation marquée par la culture du café, du coton et de la canne à sucre.

Cette ancienne habitation créée à la fin du XVIIIe siècle par les époux Panon-Desbassayns, témoigne du développement de l’organisation sociale et économique de l’île jusqu’aux années 1970. Elle évoque le mode de vie d’une famille de planteurs et des travailleurs, esclaves, engagés et petits colons dont l’histoire est liée à celle des maîtres.

La vocation du musée est de rendre lisible l’histoire du domaine à partir des bâtiments, des jardins, des traces matérielles et immatérielles qui caractérisent cette habitation et de développer en parallèle un parcours muséographique spécifique sur la période de l’esclavage à l’île de La Réunion.

A l’heure du numérique, la création d’un nouveau site de référence s’avère une nécessité. Ce portail web, en lien organique avec le site internet du musée historique de Villèle centré sur ses collections, son offre culturelle, son actualité, a pour objet d’offrir de façon complémentaire, une base de données documentaires constituée de textes de chercheurs, historiens, archéologues, anthropologues, conservateurs…, regroupés au sein d’un comité scientifique constitué en 2018.

Présentée comme un centre de ressources actualisées spécialisé sur la société de plantation, l’habitation Desbassayns, l’histoire et la mémoire de l’esclavage à La Réunion, l’arborescence permet aux internautes d’accéder à différentes rubriques traitant de thématiques particulières : la Compagnie des Indes, les familles de planteurs, l’économie sucrière, les familles Panon-Desbassayns et de Villèle, la traite dans l’océan Indien, le Code noir, les travailleurs engagés, chronologie des abolitions, l’héritage culturel issu de l’esclavage, les lieux de mémoire…

Un site pour tous les publics

Les textes rédigés par les contributeurs sont souvent illustrés par des documents iconographiques conservés dans les institutions patrimoniales à La Réunion ou en France hexagonale. Ils s’adressent aussi bien au visiteur curieux recherchant des informations générales qu’à un public spécialisé (élèves, étudiants, enseignants…), souhaitant effectuer une recherche plus approfondie et disposer de connaissances apportées par des chercheurs d’horizons différents.

Un site évolutif

L’enjeu ambitieux de ce site est d’une part, de créer à terme un portail numérique de référence, outil de connaissance dédié à la société de plantation et l’histoire de l’esclavage à La Réunion et d’autre part, d’offrir aux chercheurs, aux institutions patrimoniales, aux artistes, aux milieux associatifs…un espace de liberté leur permettant de contribuer aux progrès de la recherche dans ce domaine.

Kayamb, bob, roulèr : nouvelles acquisitions pour le musée

Trois instruments emblématiques de la musique traditionnelle de La Réunion, fabriqués par trois musiciens, font leur entrée dans les collections du musée de Villèle le 20 décembre 2018.

Le Kayamb

créé par Firmin Viry, il est fait d’une caisse de résonnance en mât de choca, et hampes de fleurs de canne à sucre, montée avec ficelle et colle et remplie de graine de safran marron.

Le Roulèr ou tambour à membrane

fabriqué par Stéphane Grondin, c’est un tonneau en chêne cerclé de métal, aux extrémités tronquées dont une recouverte d’une peau de bœuf cloutée.

 

Le Bob ou arc musical

Monté par Johny Bily, il se compose d’un amplificateur en calebasse évidée, d’un hochet (kaskavel) en vacoa tressé rempli de graines de conflore, d’un arc en bois jaune et en fibre de choca vert que vient percuter une baguette (tikouti) en bois de golette.

Quatre résidences d’artistes « patrimoine et création » inscrites dans la commémoration

Christine Salem et Deborah Herbert
« Des champs de canne aux chants de coton »

Deux artistes, deux voix, de La Réunion et des États-Unis, en résidence longue au musée et dans le quartier de Villèle (2017, 2018) mêlent leur héritage musical, humain et culturel dans un répertoire croisé d’une quinzaine de titres.

Première représentation le 20 décembre au musée de Villèle. Christine Salem (chant, kayamb), Déborah Herbert (chant) – Harry Périgone et Zélito Déliron (percussions). Chœur Amadeus dirigé par Lydie Géraud – Lolita Tergémina (voix et mise en scène).

 

Jean-Pierre Joséphine dit Jozéfinn’

 

Inspiré par l’atmosphère particulière du site muséal, par le portrait lithographique « Célimène et sa guitare », conservé au musée de Villèle, et en hommage à la musicienne (1807-1864), Jozéfinn’ propose la composition de thèmes originaux aussi bien que l’arrangement de standards de la musique réunionnaise.

L’artiste veut réunir dans son projet l’histoire du site muséal, les habitants, les sites naturels de Saint-Gilles-les-Hauts dont il est originaire. De la culture populaire réunionnaise à une esthétique indo océanique. La guitare acoustique de Jozéfinn’ sera accompagnée de percussions, du timbila de Matchume Zango du Mozambique et dumarimba de Bongani Sotshononda de l’Afrique du Sud.

 

 

 

Max Boyer-Vaïtilingom

 

 

Après avoir participé à des projets mémoriels liés à l’histoire de l’esclavage dans le monde, l’artiste a consacré sa résidence à la coproduction d’une fresque picturale et d’une œuvre sculpturale sur le thème de la transmission intergénérationnelle de la mémoire de l’esclavage.

L’école primaire de Villèle a accueilli cette résidence et les élèves, les enseignants, les personnels, les parents ont été impliqués.

 

 

 

Maxwell Southgate dit MAK1ONE
Résidence de création artistique hors les murs

 

 

 

Pionnier du street art en Afrique du Sud depuis 30 ans, reconnu comme l’un des pères du mouvement, MAK1ONE intervient sur le moringodrome de Saint-Gilles-les-Hauts. Cette résidence réunit un large partenariat : musée de Villèle, commune de Saint-Paul, Comité réunionnais du moringue, association Kan Villèle et ONG Baz Art (Cape Town).

 

 

Originaire des townships sud-africains, MAK1ONE a connu les périodes de l’apartheid et post-apartheid. Il revendique son ascendance Bushman & Khoi-san. Il a exposé en Afrique du Sud, en Europe et aux États-Unis. Il rencontrera les artistes du street art de La Réunion.

 

Le site du musée historique de Villèle, l’habitation et l’esclavage

Le site du musée historique est devenu une réalité en 2018 grâce à l’exploitation d’un logiciel spécifique pour la gestion des musées (Mobydoc) et aux ressources offertes par le module d’exploitation Opacweb.

Son contenu et son arborescence sont centrés sur le musée, son histoire, ses collections et les thématiques dans lesquelles elles s’inscrivent, son offre culturelle et pédagogique, son actualité…

www.musee-villele.re

Exposition « Galerie de portraits » par les collégiens

Une exposition sollicitant savoirs historiques et expression artistique. Une œuvre collective de l’imaginaire réalisée à partir des noms d’esclaves figurant dans le testament de Mme Desbassayns.

– 3300 élèves de 31 collèges
– projection des portraits sur la façade du musée réalisée par l’artiste Lionel Lauret
– exposition des travaux des collégiens à l’étage du musée jusqu’en juillet 2019

Extraits de l’exposition « Galerie de portraits »

Extraits de l’exposition « Galerie de portraits »

Comprendre l’Histoire de l’esclavage par l’image www.iconotouch.org

Un outil culturel innovant numérique, tactile et itinérant – l’Iconotouch’ – est d’ores et déjà déployé dans les établissements scolaires depuis la rentrée 2018/2019.

Pour cette année de commémoration, l’Iconotouch’ propose une expérience digitale inédite : interagir sur des images ayant trait à l’esclavage, en permettant aux jeunes publics d’acquérir de nouvelles compétences par l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication.

→ familiariser les élèves à la lecture de différents documents iconographiques numérisées
→ familiariser les élèves aux “métiers” de l’esclave, à la traite, au marronnage, à l’abolition
→ sensibiliser les élèves aux questions de mémoire, d’histoire et de formation à la citoyenneté par l’histoire locale.

Application mobile Kikoné ?

Une application mobile inédite et téléchargeable gratuitement de quizz thématiques pour tester nos connaissances sur l’histoire de l’esclavage.

A destination de tous les publics, elle est disponible sur les platesformes App Store et Play Store.

Evolutive, Kikoné propose, depuis décembre 2018, 170 questions sur six thématiques de l’esclavage : noms d’esclaves, abolition, travail, châtiments, culture et culte et anthropologie-sociologie-Histoire.

En cette année 2019, l’application s’enrichit avec la création d’une septième thématique « L’abolition de l’esclavage dans le monde » et 71 nouvelles questions.

Installation d’œuvre d’art
Pietà
William Zitte et Antoine du Vigneaux

Peinture acrylique, Goni, 1992

En hommage à l’artiste Wilhiam Zitte, la salle du mémorial de l’hôpital des esclaves s’ouvrira à l’une de ses œuvres : Piéta, réalisée avec Antoine Du Vignaux pour l’exposition Tet Kaf / Fet Kaf qui a eu lieu au musée de Villèle en 1993.

« Pietà présente un « Cafre Spirituel » qui pourrait bien être une troisième voie possible, en regard du « Cafre fidèle », soumis dans la douleur et l’abnégation, ou du « Cafre rebelle » dont les armes attisent des braises encore incandescentes. »

Installation d’œuvre d’art
Bann’ Maronèr
Nathalie Maillot & Nelson Boyer

Sculpture/installation (ferraille, grillage, cellulose, peinture, encaustique), bronze, 2012

Sculpture monumentale installée dans les jardins du musée, en contrebas de la maison principale.

« Un Marron dans la végétation, qui observe le domaine de Madame Desbassayns. Nous avons voulu symboliser tous les insurgés qui n’acceptent pas la domination des maîtres sur leur existence et qui pour survivre, vont en marronnage, le seul moyen pour eux de vivre libre. Le gigantisme de l’œuvre est une représentation de la force mentale des Marrons »
(Nathalie Maillot & Nelson Boyer)

Colloque international
« L’esclavage, sujet d’histoire, enjeu de mémoire »
28 novembre – 1er décembre 2018

Le colloque international « L’esclavage, sujet d’histoire, enjeu de mémoire » a été le premier évènement des manifestations du 170ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage portées par le Département. Organisé par l’Association Historique Internationale de l’océan Indien, il s’est déroulé du 28 novembre au 1er décembre 2018.

Fondée en 1960 à la suite du premier congrès des archivistes et des historiens del’océan Indien tenu à Antananarivo, l’Association Historique Internationale de l’Océan Indien (AHIOI) a pour objectif de promouvoir les études historiques et les sujets connexes ayant trait aux pays de l’océan Indien.

L’historien Prosper Eve qui préside l’AHIOI a initié la Semaine de l’Histoire de l’Indianocéanie, ainsi que l’Association des Amis d’Auguste Lacaussade. En 2018, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, il a proposé avec l’association d’organiser un colloque intitulé « L’esclavage, sujet d’Histoire, enjeu de mémoire ».

La répétition des commémorations de l’abolition de l’esclavage en France lui semble en effet une nécessité. Nécessité pour lutter contre l’oubli, et pour que le « lieu de mémoire » qu’est cette abolition, et au-delà, de l’esclavage, ne devienne pas un « lieu d’amnésie », où seul l’oubli a travaillé et travaille, car leur souvenir pourrait sembler dérangeant parmi les problématiques identitaires et mémorielles en cours.

Une telle commémoration a aussi pour objectif, au-delà des questionnements de la mémoire, de dégager par la recherche et l’étude historiques, les diverses facettes de cet objet d’histoire qu’est l’esclavage, et, au-delà du roman national, d’en définir de la manière la plus scientifique possible, les contours dans notre histoire.

La répétition d’une telle commémoration, enfin, a une finalité pédagogique, dirigée non seulement vers le public en formation des écoles et des universités, mais aussi vers l’ensemble des citoyens qui sont confrontés à la présence dans l’imaginaire et dans la société de l’ombre de ce crime contre l’humanité.

Le colloque a réuni 22 spécialistes autour de quatre thématiques : la diversité des abolitions, la nature hybride de l’esclavage indianocéanique, la transition post-esclavagiste, l’après esclavage.